Chaque métier vient avec son lot de questions lorsque l'on dit à quelqu'un ce que l'on fait comme travail.
Comme kinésiologue, les questions que j'entends le plus souvent proviennent majoritairement de fausses croyances véhiculées sur les médias sociaux ou par la recherche d'un tour de magie qui fera sauver beaucoup de temps et d'effort.
En fin de semaine, lors de notre pic nic familial annuel, on m'a demandé comment faire pour perdre "ma bédaine Molson". Après avoir essayé de retenir un fou rire, je lui ai répondu que dans sa question se trouvait déjà une partie de sa réponse, qu'il devrait sûrement commencer par diminuer la consommation du liquide dorée qui a réussi à refaire baptiser son ventre et de se mettre à bouger un peu plus au quotidien. À voir ses yeux, je ne répondais clairement pas ce qu'il voulait entendre et je voyais venir un autre questionnement.
Sa seconde question aurait pu me surprendre, mais elle vient souvent de pair avec la première: "J'ai pourtant acheté un appareil pour travailler le ventre dans une infopublicité et je n'ai pas obtenu le résultat voulu."
Alors pour mieux lui répondre, voici quelques notions de base, essentielles à saisir pour entamer les actions nécessaires.
1. LOCALISER LA PERTE DE GRAS EST, JUSQU’À MAINTENANT, IMPOSSIBLE
Depuis plusieurs décennies, la possibilité de cibler une perte de poids est étudiée. Cependant, bien que cela semble logique de faire travailler une région du corps pour perdre le tissus adipeux qui ci retrouve, la science n'a toujours pas réussis à prouver que cela se fait ou se fera.
Une des plus vieilles recherches a être répertorié, sur le sujet, provient de l'Université de Californie en 1971, lors de laquelle des joueurs de tennis ont été utilisé. L'idée en arrière de cette étude était de comparer la quantité de tissu adipeux des deux bras. L'hypothèse émise était que puisque l'utilisation du bras dominant est grandement supérieur à l'autre, il devrait y avoir une différence marquée au niveau du gras de chaque bras. Toutefois, malgré la grande différence d'utilisation musculaire des membres supérieurs au cours d'une saison de tennis, aucune différence statistique n'a été noté entre le bras droit et gauche.
Plus récemment, en 2007, des scientifiques de l'Université du Connecticut ont tant qu'à eux demandé à 104 sujets d'effectuer un entraînement contrôlé de 12 semaines uniquement du bras non-dominant. Suite à l'analyse des IRM initiaux et finaux, il est observé que la quantité de gras sous-cutanés perdu n'est pas cibler seulement au bras travaillé, mais aussi à l'ensemble du corps.
Cela s'explique par le fait que le gras contenu dans nos cellules adipeuses est emmagasiné sous forme de triglycérides. Toutefois, le corps ne peut pas utiliser directement ces molécules comme source d'énergie. De ce fait, lors de la pratique d'activité physique ou d'un entraînement, les triglycérides sont fractionnés en glycérol et en acides gras libres (AGL) pouvant donc être libérée dans le sang. Par la suite, les acides gras libres sont transformée en molécules d’adénosine triphosphate (ATP) qui seront utilisées par les muscles. Ces AGL proviennent des réserves de gras situées partout dans le corps et non pas d'une région précise. Alors, ce n’est pas en concentrant vos exercices sur les muscles d’une partie précise de votre corps, tel que le ventre, que vous brûlerez le gras logé à cet endroit.
Présentement, l’unique façon prouvé d’y parvenir est la chirurgie.
2. LES RAISONS D’UN VENTRE GONFLÉ/BALLONNÉ
10 à 25% des gens¹ éprouveraient des problèmes de ballonnement causés par divers facteurs dont le syndrome du côlon irritable, des problèmes de constipation et le stress.
Des ajustements alimentaires comme l’intégration de probiotiques, l’élimination d’aliments allergènes, l’intégration de fibres, la réduction de l’alcool, etc. peuvent tous contribuer à réduire les ballonnements.
De plus, la méditation et la relaxation peuvent avoir un effet positif sur la gestion du stress et donc dans la gestion du cortisol, qui agit dans le processus d'entreposage de l'énergie sous forme de graisse. Il ne faut pas oublier qu'en état de stress, le corps à d'autre chat à fouetter que de brûler des graisses.
3. POUR PERDRE DU GRAS, ON DOIT CRÉER UN DÉSÉQUILIBRE ÉNERGÉTIQUE
Pour perdre du poids, favorisez une balance énergétique négative, c’est-à-dire dépensez une plus grande quantité de calories que vous en consommez quotidiennement. Bien que la perte de poids varie en fonction de divers facteurs dont les hormones, le sexe, l’âge, le poids, la quantité de sommeil et la médication, les deux facteurs les plus percutants sur lesquels nous avons un contrôle sont l’alimentation et le niveau d’exercice. Cette stratégie vous permettra de diminuer votre pourcentage de gras globalement, incluant la zone ciblée.
Alors, vous réussirez à éventuellement maigrir du ventre en misant sur deux choses : l’exercice cardiovasculaire ET musculaire pour brûler un maximum de calories et tonifier votre corps de façon générale et équilibrée ET avec un menu sain en mangeant selon vos besoins.
4. EXERCICES ABDOMINAUX ET PERTE DE GRAS
Pas encore convaincu, je vous laisse lire le texte de Dr Kin sur le coût énergétique d'un redressement assis et du nombre de répétitions de cet exercice qu'il faudrait réaliser pour perdre le surplus de gras. (https://www.drkin.com/2010/11/09/exercices-abdominaux/)
Rappelez-vous que l’adoption de saines habitudes alimentaires et l’intégration de l’exercice physique ne peuvent que vous procurer des bienfaits tant physiques que psychologiques, peu importe la forme de votre ventre. Vos objectifs de prise en charge doivent également être plus nombreux et variés que d’uniquement obtenir un ventre plat. Vous profiterez pleinement de tous les avantages de perdre du gras, peu importe où celui-ci se loge sur votre corps, car chaque livre excédentaire de gras perdu réduit vos risques de développer le diabète, l’hypertension et des maladies cardiaques!
Référence
- Sullivan, Stephen N. (2012). Functional Abdominal Bloating with distention, ISRN Gastroenterology, 2012: 721820. En ligne https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3388350/#!po=60.5263
- Greenway, F L (2015). Physiological adaptations to weight loss and factors favouring weight regain, International Journal of Obesity, 2015, 39, pages 1188–1196. En ligne https://www.nature.com/articles/ijo201559
Simon Trudel, Kinésiologue B.Sc.
Accréditation FKQ, FMS, CDESL
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